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Violences éducatives ordinaires – Résilience

https://www.editionsleduc.com/produit/2659/9791028522919/on-l-appelait-vermicelle

« On l’appelait Vermicelle … » de Fanny Vella 

Cette BD est d’une richesse et d’une finesse telle qu’il est difficile de la résumer. 

A un niveau psychologique, l’auteure permet d’aborder de façon subtile la question des violences éducatives ordinaires, des tabous, des non-dits, des traumas… et de leurs conséquences dans la structuration de la personnalité.  

On entre dans la vie de « Vermicelle » dès son arrivée au monde et le lecteur la voit évoluer et se transformer au fur et à mesure que les blessures s’inscrivent en elle. 

De l’intérieur, on comprend ses besoins non nourris, ses blessures, ses frustrations, ses vécus d’incompréhension et d’injustice, sa façon parfois maladroite de se débattre pour exister et être reconnue, sa recherche d’amour et de connexion avec sa famille, ses déceptions… 

On perçoit l’installation de symptômes comme des tentatives désespérées d’être enfin comprise mais qui ne sont pas accueillies dans sa famille (rejet, minimisation, jugement…) et qui se retournent contre elle dans une culpabilisation : « Je suis nulle », « C’est de ma faute ». 

Vermicelle finit par croire que c’est elle le problème et se sent responsable de sa souffrance. 

La colère qui ne peut être reçue dans sa famille se retourne contre elle en agressivité (crises de colère, scarifications).

🔸VIOLENCES EDUCATIVES ORDINAIRES 

Vermicelle est une enfant pleine de vie qui se retrouve assaillie de projections familiales : 

– Positives lorsque ses comportements correspondent aux attentes familiales « Comme tu es belle ! » 

– Négatives et jugeantes dès qu’elle s’éloigne de ce que l’on attend d’elle « T’es vilaine quand tu boudes, et susceptible en plus ! ».

Tout ce qu’elle fait est commenté et jugé sous l’angle des attentes familiales:

➡️ Etiquettes qui l’enferment « Quelle comédienne ! », « Tu es sûre que c’est une fille cet engin ?»

➡️ Dénigrement : « Qu’est-ce qu’elle fait encore comme connerie, elle ne tient pas en place cet enfant ! »

➡️ Comparaison et culpabilisation : « C’est dur pour tout le monde ! Pense à ta soeur qui ne se plaint jamais! »

➡️  Chantage affectif et responsabilisation de l’émotion du parent: «  Tu rends maman super triste »

➡️ Culpabilisation « Fais plaisir à papa et maman et mange »

➡️  Projection des angoisses et d’une perception du monde anxiogène et pessimiste : « Tu verras, la vie c’est pas du gâteau mais quand tu es une fille c’est pire »

➡️ Enfermement dans des attentes sociales « Il faut souffrir pour être belle »

➡️ Justification de son éducation en minimisant l’impact émotionnel de l’enfant : « Moi aussi on me forçait quand j’était petite. J’en suis pas morte »

➡️ Les comportements agressifs des parents sont légitimés en mettant en avant le fait que c’est de la faute de l’enfant. 

🔸TRAUMA – DISSOCIATION -REFOULEMENT

De façon très imagée et avec beaucoup de pudeur, le lecteur comprend que Vermicelle a subi un abus. Face au déni familial, elle se dissocie de cet évènement et promet à cette partie d’elle – dont elle se coupe pour survivre – qu’elle reviendra s’occuper d’elle plus tard. 

🔸LIENS D’ATTACHEMENT 

Ne pointer que les paroles blessantes et maladroites des parents serait un raccourci et ne permettrait pas d’embrasser la complexité de l’histoire familiale et des liens intra-familiaux. 

Vermicelle est aimée de ses parents qui essaient maladroitement de répondre à ses besoins mais ceux-ci sont aveuglés par leurs propres problématiques et souffrances et répètent de façon systématique l’éducation qu’ils ont probablement eux-même reçue. 

Par ailleurs, à la fin de la BD l’auteure témoigne de son amour pour ses parents et les remercie d’avoir accueilli ses remises en question. Le lecteur comprend qu’ils ont évolué et ont entendu la souffrance de leur fille. 

Cela permet de sortir de la perception binaire de bons ou de mauvais parents, la réalité étant bien plus complexe que cela. 

🔸RESILIENCE :

Vermicelle suscite l’admiration dans la résilience dont elle fait preuve. Ses bulles d’évasion et de créativité ainsi que son accès spontané à l’imaginaire lui permettent de se construire d’autres repères dans une vie qui répondrait à ses besoins et qui serait porteuse d’espoir. 

A la fin du livre, on retient sa force de vie, son désir de transformer ses souffrances en forces et son énergie pour aller réparer et aimer ses parties blessées. 

La lecture de cette BD est une invitation à comprendre tous les enjeux autour des violences éducatives ordinaires et à entrer en empathie avec ses parties blessées afin d’évoluer vers un chemin de résilience.

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